L'EMDR
Qu’est-ce que l’EMDR?
Cette psychothérapie est reconnue comme un traitement de choix pour le trouble de stress post-traumatique (TSPT), de nombreuses études ont déjà démontré son efficacité.
Elle est aujourd’hui recommandée par des instances telles que la Haute Autorité de Santé, l’Organisation Mondiale de la Santé ou encore l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, dans le cadre de la prise en charge d’un stress post-traumatique.
« Le traumatisme est une expérience qui semble ne pas avoir de fin. La thérapie aide à la clore. » (Van der Kolk, PhD. 1996)
I/ Principes de l’EMDR
L’EMDR repose sur le modèle du « processus de traitement adaptatif de l’information ».
Cette thérapie part du principe que chaque pathologie, symptôme ou problématique, est généré par des événements perturbants, ou vécus comme traumatiques par le passé : des événements qui n’auraient pas été « digérés » ou qui n’auraient pas été traités correctement, et qui ont encore un impact sur le comportement dans le présent. Le « vieux matériel douloureux » continue en effet à être activé encore et encore, ce qui empêche l’apprentissage et/ ou la guérison de se produire.
L’EMDR utilise la capacité naturelle du corps à guérir et permet au cerveau de soigner les problèmes psychologiques au même rythme que le reste du corps soigne les dommages physiques.
Il s’agit d’une thérapie en 8 phases, dont la durée et le déroulé va varier d’un patient à l’autre. Cette thérapie a des effets simultanés sur le corps, le mental et les émotions et ne se réduit pas à la procédure des stimulations bilatérales alternées (notamment les fameux « Mouvements oculaires »). Les séances durent entre 60 et 90 minutes et ont un format variable. Le protocole EMDR suit une méthodologie rigoureuse.
Les premières séances comprennent, les deux premières phases de la thérapie : la personne raconte son histoire, parle de sa problématique. Elles permettent ainsi de poser le cadre, d’installer une « alliance thérapeutique », de définir la demande du patient et d’établir le plan de traitement.
Ensuite, on retraite une situation problématique en suivant une procédure précise, qui inclut les mouvements oculaires ou des stimulations bilatérales auditives et tactiles.
Des outils psychocorporels, peuvent également être donnés au cours des séances pour poursuivre au-delà des séances.
II/ Techniques EMDR
Pour permettre de retraiter l’information liée à l’événement traumatique, le patient aura « un pied dans le passé, et un dans le présent », dans la sécurité du cabinet, en présence du thérapeute (Ce que l’on nomme pendulation ou attention duale).
L’idée est donc de retraiter l’information en favorisant la remise en route du traitement de l’information bloquée, ce qui en conséquence permettra une intégration efficace du souvenir traumatique. La thérapie finit par entraîner une désensibilisation des émotions liées au traumatisme, et une lecture adaptée de l’événement.
Pour ce faire, le psychothérapeute demande au patient de penser au traumatisme ou à l’événement à retraiter, tout en lui demandant de suivre des yeux ses doigts. Suivre les doigts implique que le patient reste dans le présent. Le patient se retrouve donc simultanément en contact avec l’événement traumatique du passé, et avec le présent et donc les ressources des schémas neuronaux fonctionnels. C’est par cette coexistence que le patient va parvenir à retraiter l’information et l’émotion. C’est le traitement adaptatif de l’information (TAI).
« Le travail clinique avec l’EMDR est une danse et le patient est celui qui la mène » (Francine Shapiro). C’est le propre cerveau du patient qui réalise la guérison. Le patient est celui qui contrôle les choses.
NB: le fait de suivre le doigt du psychologue ou du psychiatre EMDR correspond aux stimulations bilatérales alternées (SBA). Elles peuvent être remplacées par un tapotement si le patient préfère, ou si thérapeute le juge plus efficace dans la situation.
III/ A savoir
Quelques informations à connaître sur l’EMDR
- l’EMDR a parfois une réputation de psychothérapie « miracle ». Prudence, il s’agit d’une psychothérapie, comme les autres, donc avec un taux de réussite bon sur certains troubles, mauvais sur d’autres, mais dans tous les cas, il n’y a qu’une probabilité de réussite, jamais de certitude!
- l’EMDR permet parfois, comme les TCC d’obtenir des résultats spectaculaires et en peu de temps. Effectivement, cela arrive mais il est déraisonnable de penser que cela survient à chaque fois, et dans n’importe quelle pathologie. L’efficacité de l’EMDR dépend beaucoup du patient, de sa faculté à entrer dans la psychothérapie, du psy, et de la pathologie en cause.
- Souvent, il est nécessaire de faire un travail psychothérapique non EMDR. Elle peut avoir lieu avant ou après la psychothérapie EMDR. C’est le psychiatre ou le psychologue qui en juge en fonction de la clinique.
- L’EMDR est une thérapie qui nécessite l’implication concrète du patient.
Ses avantages
- L’EMDR a prouvé son efficacité dans les syndromes de stress post-traumatiques (PTSD)
- Les prises en charge sont courtes en durée et en nombre de séances
- L’EMDR est très utile chez les patients dont les symptômes s’expriment surtout sur un versant émotionnel ou physique
Ses inconvénients
- Parfois les prises en charge ne sont pas si courtes en durée que prévu
- Au cours de la psychothérapie EMDR il peut y avoir une résurgence d’émotions parfois importantes: l’abréaction (montée émotionnelle très importante)
- Pour certains diagnostics comme les TOCs, l’EMDR utilise des protocoles qui sont en fait équivalents à de la TCC, qui reste la référence dans ces troubles
- L’EMDR est difficile à utiliser chez un patient déprimé
Il existe l’Association EMDR France (Loi 1901) affiliée à l’association EMDR Europe, qui représente la thérapie EMDR.